-
-
Il était une feuille Il était une feuille avec ses lignes Ligne de vie Ligne de chance Ligne de cœur Il était une branche au bout de la feuille Ligne fourchue signe de vie Signe de chance Signe de coeur Il était un arbre au bout de la branche Un arbre digne de vie Digne de chance Digne de coeur Cœur gravé, percé, transpercé Un arbre que nul jamais ne vit.
Il était des racines au bout de l’arbre Racines vigne de vie Vigne de chance Vigne de cœur Au bout des racines il était la terre La terre tout court La terre tout ronde La terre tout seule au travers du ciel La terre.
Robert Desno
2 commentaires -
Messieurs les petits oiseaux... Messieurs les petits oiseaux, On vide ici les assiettes, Venez donc manger les miettes, Les chats n'auront que les os.
Messieurs les oiseaux sont priés De vider les écuelles Et Mesdames les souris Voudront bien rester chez elles. C'est le temps des grandes eaux Le pain est dans la mangeoire, Venez donc manger et boire, Messieurs les petits oiseaux.
Victor Hugo
votre commentaire -
Le coquillage Ronfle, coquillage, Où l’on entend tout le bruit de la mer,
Vague par vague, Où l’on entend marcher les petits crabes, Où l’on entend mugir le vent amer. Ronfle, coquillage ! Ah ! Je revois tous les bateaux de bois, Les voiles blanches Claires comme un matin de beau dimanche Ailes de la joie. Ronfle, coquillage ! En toi je retrouve les beaux jours vivants, Où les mouettes claquaient au vent, Dans un grand ciel bleu gonflé de nuages, De nuages blancs, signes du beau temps.. !. Ronfle, coquillage !
Maurice Fombeure
votre commentaire -
Les oiseauxMontez, montez, oiseaux, à la fange rebelles,Du poids fatal les seuls vainqueurs !A vous le jour sans ombre et l’air, à vous les ailesQui font planer les yeux aussi haut que les coeurs !Des plus parfaits vivants qu’ait formés la nature,Lequel plus aisément plane sur les forêts,Voit mieux se dérouler leurs vagues de verdure,Suit mieux des quatre vents la céleste aventure,Et regarde sans peur le soleil d’aussi près ?Lequel sur la falaise a risqué sa demeureSi haut qu’il vît sous lui les bâtiments bercés ?Lequel peut fuir la nuit en accompagnant l’heure,Si prompt qu’à l’occident les roseaux qu’il effleure,Quand il touche au levant, ne sont pas redressés ?Fuyez, fuyez, oiseaux, à la fange rebelles,Du poids fatal les seuls vainqueurs !A vous le jour, à vous l’espace ! à vous les ailesQui promènent les yeux aussi loin que les coeurs !Vous donnez en jouant des frissons aux charmilles ;Vos chantres sont des bois le délice et l’honneur ;Vous êtes, au printemps, bénis dans les familles :Vous y prenez le pain sur les lèvres des filles ;Car vous venez du ciel et vous portez bonheur.Les pâles exilés, quand vos bandes lointainesSe perdent dans l’azur comme les jours heureux,Sentent moins l’aiguillon de leurs superbes haines ;Et les durs criminels chargés de justes chaînesPeuvent encore aimer, quand vous chantez pour eux.Chantez, chantez, oiseaux, à la fange rebelles,Du poids fatal les seuls vainqueurs !A vous la liberté, le ciel ! à vous les ailesQui font vibrer les voix aussi haut que les coeurs !René-François Sully Prudhomme.
votre commentaire